Quand se laver les mains était aussi extrême qu’être végane de nos jours….

par GENFI CLAUZEL·4 AVRIL 2018

Après un tel titre on se demande quel lien y a-t-il entre le fait de se laver les mains et le véganisme…. Et pourtant !

Avant Pasteur la contamination microbienne personne n’en parlait et les médecins pouvaient passer de la dissection des cadavres à la salle d’accouchement sans se laver les mains ne pensant pas mettre en danger la vie de leurs patient·es. A l’époque les taux de mortalité reflétaient ce manque d’hygiène et il était accepté comme une simple fatalité. Pourtant en 1847 un médecin commença à affirmer que se laver les mains pourrait grandement réduire le taux de mortalité ( ce qu’il constata en le faisant ) sans qu’on sache vraiment pourquoi. Bizarrement le corps médical a de suite rejeté cette hypothèse jugeant même inutile de faire ce simple test pour vérifier par soi-même. Le médecin à l’origine de cette découverte fût critiqué et moqué. Le rejet de cette vérité qui nous paraît évidente aujourd’hui, s’explique par le fait que pour les médecins accepter cette hypothèse c’est reconnaître leur culpabilité pour tous les patient·es mort·es de ne pas avoir pris cette simple précaution. Quand nous pensons faire le bien, se retrouver face à sa propre culpabilité n’a rien d’évident. Il faut donc critiquer et discréditer celui qui remet en cause nos certitudes afin de pouvoir toujours se considéré comme bienveillant et surtout pas coupable.

Comme il est dit sur la page wikipédia du médecin Ignace Philippe Semmelweis :

Ses observations vont contre l’opinion qui prévaut alors chez les scientifiques, lesquels (parmi d’autres opinions qui sont elles aussi abandonnées par la suite) attribuent les maladies à un déséquilibre dans le corps des « quatre humeurs fondamentales », une théorie connue sous le nom de dyscrasie. Le protocole de lavage des mains prôné dans les articles est lourd : il doit durer au moins cinq minutes et utilise une solution à base de chlore qui pouvait être irritante. De plus, les médecins n’ont aucune envie d’avouer qu’ils étaient responsables de tant de morts.

Il y a aussi des questions d’idéologie qui empêchent, à l’époque, l’institution médicale de reconnaître et de mettre en œuvre la découverte de Semmelweis. L’une d’elles est que cette thèse semblait ne reposer sur aucune base scientifique, puisqu’on ne peut en donner aucune justification. L’explication scientifique ne vient que quelques décennies plus tard quand Pasteur, Lister et d’autres auront développé la théorie microbienne de la maladie.

Quel rapport avec le véganisme ?

Lorsque les véganes affirment qu’il est possible de vivre sans tuer, la levée de bouclier qui s’en suit est du même ordre. On accuse les véganes de vouloir culpabiliser les mangeurs de viande qui comme les médecins de l’époque sont convaincus qu’ils ne font rien de mal et on va discréditer le véganisme en l’associant à des mots aussi dur que : extrémisme, terrorisme, secte, liberticide etc. On retrouve en fait les même mécanismes mis en œuvre que ceux des médecins qui n’avaient pas envie de se sentir coupables des morts que leur méconnaissance sur l’hygiène avait engendré.

Le parallèle toute proportion gardée, est juste souligné ici pour montrer les réactions quand on remet en cause un système de valeurs qui fondent notre façon d’être et notre moral. Le véganisme estimant qu’il n’est plus moralement acceptable de tuer et exploiter les animaux il bouscule un système de valeurs dans lequel nous avons grandi et que nous avons accepté et pour lequel notre rapport de domination sur l’animal est légal et moral.

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